Les contes de Mamé |
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Une troupe de bohémiens vint camper dans le village. Marco le frère de Mamé se trouva un petit copain parmi eux : Loni. Ensemble ils jouaient aux billes, attrapaient des grillons, des grenouilles, des lucanes cerfs-volants ces gros insectes qui ont des grandes pinces Il arriva un jour quà lheure du déjeuner, on ne vit pas rentrer Marco. Notre mère lappela, encore et encore aucun écho Puce et moi sommes parties à sa recherche sans succès. Il semblait sêtre volatilisé. Inquiètes, nous avons commencé une enquête systématique. Une des premières éventualités, voir chez les bohémiens ; non, ceux-ci navaient pas vu Marco. Où était Loni pour linterroger ? Peut-être savait-il quelque chose Mais Loni nétait pas là, lui aussi avait disparu. A force de demander à gauche et à droite, nous avons appris quils avaient été aperçus séloignant à la sortie du village. Mon Dieu ! disait notre mère, mais où sont-ils allés ? Mon Dieu chuchotions-nous Puce et moi sils étaient perdus ou volés ou partis pour les antipodes !? Pourquoi les antipodes parce que lautre côté de la terre fascinait Marco. Nous avons exploré les landes alentour. Notre mère envisageait de prévenir la gendarmerie.
Questionnés sur leur équipée, Marco nous étourdit dun récit extraordinaire. Ils étaient allés jusquau plateau des Monédières, à une dizaine de kilomètres et avaient mangé des mûres et les provisions quils avaient emportées : pain et chocolat. Mais surtout ils avaient vu des choses mais des choses incroyables ! Dévorées de curiosité Puce et moi attendions les révélations et Marco à mi-voix de nous dire enthousiasmé, mais en confidence : « eh ! bien, nous avons rencontré des sangliers, même que leur nids étaient énormes en haut des arbres ! ». Moi méfiante « des sangliers dans les arbres, cest bizarre ?! » « Ah ! bien sûr, vous nous croyez pas, hein Loni que cest vrai ?! ». Et Loni de sexclamer « ouais, dans les grandes branches on les a vus !» et de cracher par terre, « je le jure, conclut-il, mais cest un secret, faut pas le répéter ». Encore aujourdhui je me demande quelle variété arboricole de « sangliers » ils avaient découverte. Malheureusement elle est restée inconnue des savants aussi.
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