Les contes de Mamé

 


Klopfi, Cocotte, les lapinous & Kipic



Sophie la fille de Mamé avait grandi entourée d’animaux, aussi devenue une jeune femme mariée à son tour, elle a eu des bêtes. Cela a commencé par un cochon d’inde Grunchy puis des lapins : Klopfi et Cocotte.

Au bout de quelques mois Sophie et son mari sont partis pour des raisons professionnelles en Bavière. Et que se passa-t-il pour les lapins… ils ont débarqué chez Mamé avec leur trousseau : cage, paille, graines, foin… C’était un séjour provisoire pendant le déménagement et l’installation.

A cette époque il y avait deux chats et un chien chez Mamé, alors deux lapins nains à la maison les ont mis en effervescence. Misouli et petit Kof se couchaient devant la cage et essayaient de passer la patte sans succès à travers les barreaux.

Les lapins les regardaient avec curiosité tout en grignotant leurs carottes, pas effrayés du tout. Une fois, Kof grimpa sur la cage et couché dessus observait Klopfi et Cocotte. Très énervé il agitait sa queue qui a un moment finit par glisser entre les barreaux et pendre sur la tête des lapins surpris. Très rapide Cocotte coinça le bout et vite a mordu dedans ! Petit Kof fit un saut en l’air en poussant un miaulement aigu. Ses poils longs l’avaient protégé d’une vraie morsure mais il avait été bien pincé. Cela lui servit de leçon il ne recommença plus cette expérience.

Au bout de quelques semaines Mamé constatant que le séjour de la famille lapin se prolongeait décida de leur rendre la vie plus agréable. Klopfi et Cocotte ont été installés dans la salle-de-bain du rez-de-chaussée. Ils étaient en liberté là, ce qui leur plaisait bien, et beaucoup moins à Papé.

Toutsie la chienne restait en arrêt devant la porte. C’était si fort pour elle de sentir les lapins que tout son corps en tremblait d’excitation. Elle jappait, pleurait, tournait en rond, reniflait et se désespérait…de ne pouvoir les attraper !

Mais pour qu’ils ne soient pas seuls jour après jour, Mamé les a autorisés à passer quelques heures tous les soirs au salon et à la cuisine ou dans le couloir et l’escalier du premier. Alors là les lapins s’en donnaient à cœur joie. Ils couraient du haut en bas de la maison à toute vitesse, sautaient en l’air, faisaient des cabrioles, dévalaient l’escalier en frappant les marches bruyamment avec les pattes arrières.

Epuisés au bout d’un moment, ils s’étalaient de tout leur long sur une marche…et ne pouvant s’empêcher de ronger quelque chose, ils ont grignoté la moquette dans les coins avant d’attaquer une sculpture en bois posée dans un angle. Bien sûr Mamé ne les a pas laissé faire, mais trop tard pour éviter un début de dégâts.

Au séjour, ils ont découvert qu’ils pouvaient se percher sur les chaises rembourrées si confortables en sautant. Nous nous sommes amusés de les voir assis là-haut. Ces chaises étaient recouvertes d’un tissu tapissier appelé verdure. Cela devait rappeler la pelouse et leur salade aux lapins qui ont commencé à les brouter avec plaisir. Ils ont été interdits de chaises ! C’est alors qu’ils ont trouvé autre chose pour se faire les dents.

Un jour, un coup de téléphone sur le portable nous a appris qu’on ne pouvait pas nous appeler sur notre ligne fixe. Bizarre, Mamé a essayé de téléphoner, mais pas de tonalité… en soulevant l’appareil elle a vu le fil cisaillé qui pendait, les lapins étaient passés par là !

Quelques temps après un soir alors que chacun profitait du calme en lisant, en regardant la télévision ou en rêvassant devant la cheminée… tout à coup tchak ! Toute la maison plongée dans le noir ! Après avoir trouvé bougies et lampe de poche nous avons regardé ce qui arrivait. Papé est allé au sous-sol voir le compteur électrique et a remis le courant et tchak tout a sauté de nouveau.

Mais Mamé avait eu le temps de remarquer à la lueur des bougies que les lapins étaient sous les étagères de livres au salon. Et ce n’étaient pas les pages qu’ils avaient grignotés mais des câbles électriques qui couraient là-dessous. En les mettant à nu ils avaient provoqué le court-circuit. Et s’ils étaient encore bien vivants, Klopfi semblait un peu sonné et avait les moustaches frisées.

Après avoir enfin rétabli le courant, Papé très contrarié a dit que les lapins étaient interdits au salon. C’est peu après que Mamé a trouvé un jeune hérisson coincé dans le grillage du verger. Il serait mort de faim et de soif. L’ayant délivré Mamé l’a rapporté à la maison.

Misère, il était plein de puces ! Pas facile de nettoyer et soigner un hérisson.  C’est munie de gants en cuir que Mamé s’est occupée de lui. Il a beaucoup apprécié le lait et la pâtée des chats. Il a été décidé de le garder quelques jours. Baptisé Kipic et adopté, il fallut aussi le loger.

Papé récapitulant : deux chats, un chien, deux lapins, un grand aquarium et maintenant un hérisson, s’exclama qu’il ne cèderait plus un pouce de terrain ! Non mais ! Réflexion faîte Mamé décida que Kipic allait emménager à la salle-de-bain avec les lapins. Mais pour éviter à ces derniers une cohabitation douloureuse, kipic serait dans une cage. Ils se tiendraient compagnie.

C’est ainsi que Klopfi et Cocotte eurent un compagnon pendant une huitaine. Tous les trois se sont observés avec curiosité. Au début les lapins sont allés mettre leur nez contre les barreaux pour sentir, et peut-être pensaient-ils grignoter un peu ce qui ressemblait à des brindilles sur le dos du hérisson, mais après s’être frotter aux piquants de Kipic, dégoûtés ils restèrent à distance.

Le soir lapins et hérisson pouvaient se défouler dans la cuisine, le couloir et l’entrée. Chats et chien étaient spectateurs maintenus derrière une barrière mise en travers de la porte. Heureusement peu de temps après, Sophie ayant trouvé une maison avec un jardin est venue chercher Klopfi et Cocotte les ravageurs et Kipic en pleine forme a pu être relâché un soir dans le jardin où ses frères et sœurs à piquants se gavaient d’une incroyable variété de limaces.

La ménagerie familiale retrouva ses deux chats Misouli et petit Kof, et son chien Toutsie enfin tranquilles chez eux.


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