Les contes de Mamé

 


MISOULI et la Mésange



Les chats dorment beaucoup et rêvent souvent. Misouli était une vraie dormeuse, rêveuse. Un matin du mois d’avril, elle avait trouvé un endroit agréable pour se reposer d’une longue chasse à attrape-taupe.

Les taupes passent leur vie sous terre dans des galeries. Elles mangent surtout des vers, des larves et des insectes. Leur nid est une petite niche sous terre bien garnie d’herbes sèches. Mais en creusant leurs galeries, il faut qu’elles sortent la terre au fur et à mesure. C’est ainsi qu’elles la rejettent au-dessus en petits tas sur le gazon de Papé. Il est toujours bien fâché à cause de cela !

Lorsque les taupes montent la terre des galeries au-­dessus, les chats voient bouger les petits tas et sentent l’odeur des taupes. Ces bêtes ressemblent beaucoup à des souris, voilà pourquoi les chats veulent jouer à « attrape-­taupe ». Mais les petites bestioles sont malignes. Elles restent sous la terre et vivent dans le noir. Elles n’aiment pas la lumière du jour, cela leur fait mal aux yeux. Pourtant, elles savent très bien se diriger, leurs moustaches et leur nez marchent comme un petit radar.

Aussi ce jour-là, Misouli une fois de plus avait couru d’une taupinière à une autre sans rien attraper. Elle était vexée et avait trouvé un bel endroit pour faire sa sieste. Il y avait le long du mur de l’atelier, sous le petit toit, une table de jardin et Mamé avait posé dessus le tapis du chien pour le mettre à l’air et au soleil. C’était un tapis de fausse fourrure comme le « boubou » qu’Ann-Kathrin prenait pour dormir lorsqu’elle était bébé.

Donc notre Misouli saute sur la table et comme il y avait un petit vent frais, elle se roule en boule sur le tapis et s’endort. Mais dîtes-moi les enfants que font les oiseaux au printemps ? Ils font leur nid. Et afin de garnir leur nid pour qu’il soit confortable aux bébés oiseaux, ils cherchent de la mousse, des herbes sèches, des poils perdus par les chevaux ou d’autres animaux.

Et voilà ce qui arriva ce matin de printemps. Tandis que Misouli dormait tranquillement, une jolie mésange bleue faisait sa cueillette. Elle ramassait une herbe par ici, un peu de mousse par- là dont elle allait garnir son nid, puis elle revenait en chercher. Tout à coup la mésange remarqua le tapis fourré, se posa dessus et commença à arracher des poils qu’elle emporta une fois son bec plein.

Puis elle revint et allait continuer à plumer le tapis quand elle jeta un coup d’oeil à la boule de poils au milieu du tapis. Elle s’est sûrement dit qu’il y avait là une fourrure encore plus belle. Elle sauta sur ce tas de poils et s’arc-boutant, elle tira de toutes ses forces pour en arracher une belle touffe.

A ce moment Misouli réveillée en sursaut sortant la tête de ses pattes se trouva nez à nez ou plutôt « nez à bec » avec l’oiseau. La mésange était tellement surprise qu’elle ne réalisa pas tout de suite qu’elle était sur le dos d’un chat.

Et Misouli dû croire qu’elle était encore en train de rêver, car c’était impossible de voir un oiseau sur son dos qui lui arrachait les poils. La mésange comprit plus vite le danger d’être croquée par le chat, elle s’envola à toute vitesse mais sans lâcher les doux poils du chat.

Quant à Misouli, elle décida de rentrer dormir à la maison, au moins là une mésange effrontée ne viendrait pas lui tirer les poils à coup de bec. Pauvre Misouli, elle ne savait pas encore que même dans une maison il peut vous arriver de drôles d’aventures !


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