Les contes de Mamé |
||
Elle ne semblait pas blessée cependant elle navait pas encore assez de plumes pour senvoler vers le platane. Les parents venaient tourner autour de nous en croassant inquiets et en colère. Mais il était impossible de laisser la jeune corneille par terre dans le jardin. Nous lavons recueillie à la maison. Cependant si un moineau ou un merle peuvent être hébergés par exemple à la cuisine dans une cage, un si gros oiseau nous posait un problème. En plus les cris dune corneille au petit matin, cest un drôle de réveil matin ! Nous avons donc mis Corki la corneille dans une pièce, éclairée par une fenêtre, au sous-sol. Elle pouvait se promener en liberté dans la pièce et se percher sur des tas de bûches. Pour la nourrir au début Mamé lui a découpé des fines lanières de steak et les lui a fourrées dans le bec, ainsi que du pain et des pommes-de-terre mélangés avec des restes de repas. Mamé dailleurs sest bien fait pincer le bout des doigts au début ! Les corneilles comme les corbeaux sont très intelligentes. Corki a vite compris quon soccupait delle et accueillait les visites de la famille avec intérêt surtout quand on lui apportait des vers de terre. Elle remerciait en poussant des krâââ krâââ sonores. Elle aimait se faire gratter la tête et fermaient ses yeux de plaisir. Petit à petit elle a appris à manger seule. Puis il a fallu lui apprendre à voler.
Après deux ou trois jours Mamé la obligée à battre des ailes en montant et abaissant rapidement sa main. Pour rester en équilibre loiseau devait le faire. Petit à petit linstinct et cet exercice ont amené Corki à essayer ses grandes ailes. Alors Mamé la un peu jetée en lair en retirant sa main et Corki a volé pour la première fois. Elle a atterri quelques mètres plus loin et semblait très étonnée de cette nouveauté. Au bout dune huitaine de jours ses ailes avaient pris de la force et elle savait atterrir sans déraper. Les corneilles sauvages sapprochaient pour lobserver et semblaient lencourager par leurs cris. Elle devait la reconnaître pour un membre de leur groupe car ayant les mêmes croassements appris dès la naissance. Mais cet apprentissage permit aussi à Corki de découvrir en marchant dans lherbe, au milieu des plates-bandes et sous les arbres fruitiers, quil y avait des insectes, des vers, des fruits délicieux à manger ! Cest ainsi que le jour est arrivé où au lieu davoir ses liens aux pattes, Corki est sortie comme dhabitude perchée sur la main mais libre.
Il a fallu la percher dans un arbre pour quelle réalise que cétait elle qui décidait de senvoler. Et cest ce quelle a fini par faire après plusieurs essais, rejoignant son groupe dorigine en volant dun arbre à lautre. Nous lavons revue les jours suivant faisant son marché dans le jardin comme elle en avait pris lhabitude, cherchant des vers de terre et picorant les fruits.
©2005 - France TARDON/APPRILL ![]() ![]() ![]() |